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  • mrsnorthlit

Le berceau du monde de Katherine Scholes

Dernière mise à jour : 20 nov. 2021



Le beau roman d’une métamorphose. Une femme soumise devient femme et mère grâce à une petite fille de quelques mois.



"Le berceau du monde"

Katherine Scholes

Editions Belfond

Mai 2021

512 pages


Traduit de l’anglais (australien) par Chloé Royer

4e de couverture


Le captivant retour de l’auteure de La Reine des pluies avec un roman touché par la grâce des œuvres de Doris Lessing et de Karen Blixen, pour aborder la féminité et la maternité, dans la Tanzanie des années 1970 à la culture complexe et à l’infinie beauté.

Essie a quitté l’Angleterre pour suivre son mari Ian Lawrence, éminent archéologue, dans un campement au cœur de la brousse tanzanienne. Là, sur les bords du lac Natron, les Lawrence recherchent depuis des générations, les traces d’une civilisation primaire.

Un jour, à la suite d’une rencontre avec le chef de la discrète tribu nomade des Hadzas, la jeune chercheuse se voit confier une étonnante mission : veiller sur Mara, une petite orpheline de quelques semaines, pendant les trois mois de la saison sèche.

Rentrée au camp, Essie s’affole : elle qui n’a jamais voulu être mère, pourra-t-elle subvenir aux besoins du nourrisson ? Sans parler des conséquences de l’arrivée de Mara sur son couple, sur sa carrière, sur ses liens avec les autres Tanzaniens, qui semblent mal accepter la présence d’une petite Hadza à leurs côtés.

Trois mois. Rien à l’échelle d’une vie, d’une civilisation, mais bien assez de temps pour bousculer le monde d’Essie et la forcer à questionner son rapport à l’amour, à la vie. Qu’adviendra-t-il de la jeune femme et de la fillette lorsque reviendront les pluies ?


Ce que j’en pense


J’ai pu lire ce livre dans le cadre du Cercle des lecteurs Belfond du mois de septembre (grand merci au passage pour ces moments d’échange).


https://www.facebook.com/groups/813421908813597


Ne connaissant pas l’auteure, j’ai tout de suite été attirée par les sujets évoqués, celui de la maternité et d’un voyage au cœur de la Tanzanie. J’aime en effet autant voyager en livre, qu’en vrai.

J’étais curieuse de savoir comment l’auteure allait aborder le sujet de la maternité, lien puissant s’il en est.

Dès les premières pages, c’est le grand départ vers la brousse tanzanienne, dans la grand vallée du Rift, sur les bords du lac Natron.


Grand moment du roman, moment clé même, la rencontre d’Essie avec la tribu nomade des Hadzas. J’ai aimé faire la connaissance de ces gens, héritiers d’une civilisation millénaire. De cette rencontre, l’héroïne va voir le cours de sa vie bouleversé. Les Hadzas lui confie, à elle qui n’est pas encore mère et qui n’a pas prévu de le devenir (ou plus justement, son mari n’ayant pas prévu qu’elle le devienne), un bébé de quelques semaines.


C’est là que l’intrigue du roman commence véritablement. Comment cette femme à qui l’on a complétement jalonné le chemin de vie jusqu’à présent, va-t-elle parvenir à trouver la force d’imposer sa volonté de garder cette petite fille le temps nécessaire, comme elle s’y est engagée.


Katherine Scholes décrit jusqu’au point final le cheminement d’Essie, de femme soumise à femme certaine de ce qu’elle est et de ce qu’elle veut : le chemin de l’émancipation. Et c'est la tendresse d'un enfant, la force de la maternité (même si elle n'est pas mère biologique) qui lui permet cette évolution.


“Tu es sa mère en ce moment, le futur est un autre temps”. Une femme Masaï

La galerie des personnages qui l’entourent dans ce roman ont tous, chacun à sa façon, contribué à son éveil :


  • le bébé Mara va éveiller son cœur à la tendresse,

  • son mari Ian et sa froideur, ses sentiments étouffés depuis la disparition de son frère,

  • Jane, sa belle-mère, et sa souffrance silencieuse depuis la disparition inexpliquée de son enfant,

  • Simon, l’employé Hadzas, qui éveille sa conscience en distillant en peu de sa culture,

  • enfin, Carl, le photographe, qui va lui suggérer qu’il existe une autre forme de relation amoureuse que celle qu’elle connaît avec son époux.


Quelle subtilité dans le récit de Katherine Scholes et dans sa façon de transcrire les émotions. Quelle finesse psychologique dans le dessin des personnalités. Quel bel hommage à son pays.

J’ai beaucoup apprécié suivre pas à pas la métamorphose d’Essie, sa sortie de chrysalide.

J’ai été émue de sa prise de conscience, de son cheminement pour se déterminer enfin en tant qu'individu libre d’être ce qu’elle est, et libre de ses choix de vie.


Seul bémol, mais c’est tout à fait personnel, quelques longueurs peut-être dans le roman.


“Il faut laisser le passé derrière soi pour que quelque chose de nouveau puisse commencer". Kisani.

Pourquoi devriez-vous le lire ?


Si vous aimez les destins de femme.

Si vous appréciez de suivre le cheminement psychologique et personnel d’un personnage

Si le voyage et la découverte d’un pays vous transportent.

Si vous aimez vous questionner sur de grandes thématiques, telles que la colonisation, la maternité, l’émancipation.


Un beau roman qui interroge sur notre place dans le monde, sur la maternité, sur notre société si dépendante des biens matériels … un roman qui nous questionne encore une fois la dernière page refermée.


​De nationalité anglaise et australienne, Katherine Scholes est née en 1959 dans une mission en Tanzanie où elle a passé une partie de son enfance et où elle vit aujourd’hui avec sa famille. La Reine des pluies, premier roman, paru en 2003, La Dame au sari bleu (2005), La Femme du marin (2007), Les Fleurs sauvages des bougainvilliers (2015) Leopard Hall (2017). Tous sont parus chez Belfond puis chez Pocket.








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