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L'âge d'or de Renée Rosen







L’âge d’or

Renée Rosen

Editions Belfond

Mars 2022

379 pages



Fin 19e à New-York, Caroline Astor et Alva Vanderbilt se livrent une guerre sans merci à coups de dîners, de réceptions toujours plus grandioses. Le tableau d’une époque, où les grandes familles new-yorkaises ont fait la ville et l’histoire des Etats-Unis.



4e de couverture


Après Park Avenue Summer, Renée Rosen nous offre un nouveau roman inspiré de faits réels, une plongée dans une époque fascinante de l'histoire de New York à travers la redécouverte de deux figures injustement méconnues. Véritable épopée romanesque teintée d'un féminisme piquant, L'Âge d'or est un vrai bijou de lecture.

Enfant, Alva a assisté à la ruine de son père et à la déchéance de sa famille. Depuis, elle s'est juré de ne plus jamais connaître la misère et de prendre sa revanche sur le destin.

Mais dans cette Amérique du tournant du xxe siècle, tenue d'une main de fer par une bourgeoisie vieillissante sûre de ses privilèges, quelle place pour une femme, certes ambitieuse mais roturière ?

Le mariage, d'abord. À force de manigances, Alva épouse un héritier Vanderbilt et s'assure ainsi une fortune colossale. L'image, ensuite. Invitations fastueuses, bals extravagants, Alva ne recule devant rien. Et tant pis pour celles qui ne voient en elle qu'une cocotte parvenue. La couronne, enfin. Alva va trouver sur son chemin la reine de la ruche, celle qui fait et défait les réputations, adoube ou exclut selon son bon plaisir : Caroline Astor.

Pendant trente ans, les deux femmes vont se livrer une guerre qui deviendra légendaire. Et façonner au passage une figure plus moderne de la femme, plus émancipée, capable de s'assumer seule dans le monde, en dehors d'un riche époux volage.



Ce que j’en pense


Dans cette Amérique de la fin du 19e siècle (l’âge d’or de New-York), la famille Astor, descendante des premiers colons règne sur la ville. La reine incontestée jusqu’alors de cette belle société où l’on ne pénètre que par cooptation et assentiment de Madame, c’est Caroline Astor. Mrs Astor fait la pluie et le beau temps, crée ou détruit les réputations à sa volonté.


Mais 1875 qui a vu l’arrivée des chemins de fer a construit de nouvelles fortunes. Les nouveaux riches s’installent, ce qui n’est pas du goût des vieilles familles qui voient là un manque de respect à leur suprématie.


Dans ce roman, où on entre à pas feutrés dans les salons très “select” des grandes familles new-yorkaises, les deux camps adverses sont représentés par Caroline Astor et Alva Vanderbilt prêtes à tout pour défendre sa position sociale pour l’une et pour acquérir une position sociale pour l’autre.

Alva Vanderbilt malgré sa fortune luttera toute sa vie pour pénétrer le cercle très restreint de la haute société selon les Astor.


En filigrane, la condition féminine et la position des femmes dans cette société américaine où les choses ont bougé sans doute un peu plus vite que sur le vieux continent. Bien sûr, ces femmes riches souffrent des règles imposées mais ce qui est intéressant c’est de découvrir qu’elles ont finalement trouvé un moyen d'exercer leur propre pouvoir, en parallèle de celui que pouvaient exercer les hommes.

Renée Rosen évoque non seulement cette guerre qui fait rage entre les familles mais plus subtilement le combat intérieur qui agitent ces femmes contraintes par des impératifs familiaux, la nécessité de rester au sommet, de se montrer fortes sans dévoiler des sentiments qui seraient malvenus. Bravo à elle également pour ces évocations des palais de la 5e avenue, des réceptions somptueuses, des bains que l’on allait prendre sur les plages de Newport.

A noter l’originalité d’un récit à plusieurs voix, celle de Caroline, celle d’Alva et une voix que je n’ai pas défini tout de suite et qui est celle d'un observateur qui regarde les individus évoluer vers des temps nouveaux, l’ère moderne qui bougera les lignes …

Une belle fresque parfaitement documentée de la société huppée de cette époque. Une belle plume, précise bien que parfois un peu lente à mon goût.

Après une enfance passée dans l’Ohio, Renée Rosen est diplômée de l’American University de Washington. Après Park Avenue Summer (2020 ; Pocket, 2021), L’Âge d’or est son deuxième roman à paraître en France. Elle vit à Chicago.




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