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Bleu de Delft de Simone van der Vlugt





Un destin de femme dans les Flandres hollandaises du 17e siècle : agréable lecture.



Bleu de Delft

Simone van der Vlugt

Éditions 10-18

Avril 2019

332 pages



Traduit du néerlandais par Guillaume Deneufbourg


4e de couverture


Au XVIIe siècle, après la mort mystérieuse de son mari, la jeune Catrijn quitte sa campagne néerlandaise pour tenter sa chance à la ville. Le hasard des rencontres la mène à Amsterdam où elle est engagée comme intendante dans une famille. Passionnée de peinture, Catrijn aide la maîtresse de maison à parfaire son apprentissage. Elle fera même la rencontre de Rembrandt dans son atelier. Mais, poursuivie par son passé, en la personne d'un ancien valet de ferme qui menace de révéler les circonstances de la disparition de son mari, la jeune femme doit fuir à Delft où elle est engagée dans une faïencerie, et formée par un ami de Vermeer.


Ce que j’en pense


Le roman est avant tout le roman d’une femme de la Hollande du 17 siècle : Catrijn, jeune fille de la campagne s’étant laissée séduire est obligée d’épouser l’homme en question parce qu’enceinte. Son mari est un ivrogne violent qui meurt dans des conditions que le village juge suspectes. Ayant aussi perdu son enfant, Catrijn choisit de partir pour Amsterdam. Il n’y restera pas, poursuivie par son passé, mais sa passion de la peinture ayant été révélée. A Delft, son destin va la conduire dans le monde de la célèbre faïence bleue.


L'héroïne va croiser les artistes du clair-obscur comme Rembrandt et Vermeer. Mais l’intrigue ne porte pas sur le monde de la peinture flamande, ce n’est pas le propos de l’auteure. L’intrigue est centrée sur le parcours de Catrijn, une femme libre et indépendante dans un monde masculin qu’était celui de la faïencerie. L’art flamand (peinture et faïence) n’est que le décor qui accueille les aventures du personnage principal. Dommage, cela peut faire des déçus, les deux sujets n’étant pas antinomiques.


Il me semble que le personnage de Catrijn peut paraître ambigu parfois, “trop libre” pour le 17e siècle (notamment dans sa relation aux hommes), trop proche des comportements d’une jeune femme du 21e siècle. Cependant son talent et sa persévérance pour faire partie du monde des faïenciers malgré les obstacles forcent l’admiration.


J’ai beaucoup apprécié les descriptions de la vie dans les Flandres néerlandaises du 17e siècle, et celles de l’industrie de la faïence à Delft. Ville et artisanat que j’ai eu la chance de découvrir lors d’un voyage il y a quelques années.


​Née en 1966 au Pays Bas, professeure de néerlandais et de français, Simone van der Vlugt s'est fait un nom dans la littérature jeunesse avant de s'attaquer à l'univers du thriller. Très discrète, elle vit de sa plume depuis plusieurs années.

 

En savoir plus sur la faïence de Delft et l'appellation "Bleu de Delft"



Le bleu de Delft désigne la poterie, célèbre dans le monde entier, que l'on produit à Delft depuis le 17e siècle.

De 1600 à 1800, elle était prisée des riches familles, qui aimaient à la collectionner dans un esprit de rivalité. Même si les potiers préféraient qualifier leur production de « porcelaine », il s’agissait en fait d’une céramique de qualité inférieure. Le bleu de Delft n’incorporait pas de kaolin, contrairement à la véritable porcelaine, mais était en argile émaillé. Cela ne l’empêcha pas de connaître un succès sans pareil et, à son apogée, d’être produite dans 33 manufactures. L'unique rescapée encore en activité aujourd'hui est Royal Delft.



La Hollande, alors appelée "les Provinces-Unies", connaît au XVIIe siècle, un développement économique sans précédent avec notamment l'essor du "Bleu de Delft". D'abord importée de Chine entre 1620 et 1647, elle est ensuite fabriquée par les Hollandais eux-mêmes, la guerre civile en Chine ayant compromis les importations de céramique.


Le "Bleu de Delft" connaîtra son heure de gloire entre 1654 et 1690, avec comme ambassadrice la princesse Marie II, épouse anglaise du prince Guillaume II, stadhouder des Provinces-Unies.

La faïence de Delft va hélas subir la concurrence de la porcelaine anglaise, passer de mode et l'industrie va s'effondrer.


Source : office du tourisme de Delft
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